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Cet aspect du E-Learning encore mal connu et mal exploré ?

Beaucoup d'aspects pratiques ont évolué depuis la loi de 2014 et la mise en application de la formation à distance, quelles sont les dimensions à travailler pour l'avenir du e-learning ?

Publié le 14/10/2020
par Marc Poncin

CHRONIQUES EMPLOI-FORMATION

chronique EF 19

C’est avec la loi de 2014 que la formation à distance a été officiellement reconnue. Un décret a suivi en Août de la même année, pour en préciser les modalités d’application.

L’année 2018, apportant tout de suite une nouvelle loi sur la formation professionnelle, a confirmé ces dispositions, en assouplissant quelque peu ce décret. A savoir :

La mise en œuvre d’une action de formation tout ou partie à distance comprend :

  • Une information du bénéficiaire sur les activités pédagogiques à effectuer à distance et leur durée moyenne ;
  • Une assistance technique et pédagogique appropriée pour accompagner le bénéficiaire dans le déroulement de son parcours ;
  • Des évaluations qui jalonnent ou concluent l’action de formation.

Bien que ces principes soient déjà relativement anciens, cela n’a pas empêché, qu’encore fin 2018 début 2019, certains financeurs ne souhaitaient prendre en charge que les temps synchrones et pas les temps asynchrones, sous prétexte que ceux-ci étaient mal contrôlables.

Puis arriva la pandémie qui obligeât presque tout le monde à faire de la formation à distance.

C’est à cette occasion que beaucoup d’opérateurs se demandèrent, comment pouvons-nous rendre compte de notre continuité pédagogique ? Les webinars sur la question se démultiplièrent pour expliciter ce fameux contexte juridique et ce décret rénové du 28 décembre 2018.

Ces trois points sont à la fois simples, larges et très complexes dans leur mise en œuvre.

Ils avaient encore été tellement mal résolus, que le ministère du travail s’est empressé de créer, pendant le confinement, un document appelé : « certificat de réalisation ».

Ce document est la réplique distancielle du certificat d’assiduité que nous pouvons être amenés à produire en présentiel. Mais cette déclaration sur l’honneur de l’organisme de formation ne dispense surtout pas de conserver les preuves en cas de contrôle. Feuilles d’émargement en présentiel et ensemble des preuves demandées par le décret, en distanciel.

Certains avaient même cru comprendre que c’était « le moyen » de rendre compte d’une formation à distance.

Pourquoi ce décret était et reste encore si peu travaillé ?

D’une part, il y a toujours le délais normal d’appropriation opérationnelle d’une nouvelle loi qui est toujours d’au moins deux ans. Et comme le E-learning n’avait pas encore sa place actuelle, beaucoup d’opérateurs continuaient de rendre compte sous forme d’émargements scannés. D’autre part, bien que le législateur ait voulu être plus souple, des débats récurrents tournaient autour du temps moyen et des jalons à mettre en œuvre, pour s’approprier le décret.

Je crois surtout que cette question est à la croisée de trois dimensions qui s’interpellent, à savoir la dimension technologique, pédagogique et juridique. Ce qui explique en grande partie sa complexité d’appréhension.

L’aspect juridique ne peut pas être pris seul à part. En effet, nous assistons dans le même temps à une exigence de plus en plus grande du coté qualité (cf. Qualiopi) qui réinterroge en permanence la construction pédagogique des formation pour améliorer leur efficacité et cela est plus vrai que jamais en distanciel.

En même temps, ce reporting d’une construction pédagogique innovante combinant accompagnement fort, travaux réguliers et gestion d’un temps moyen doit être facilité part des solutions techniques encore peu explorées.

C’est sans doute une autre raison de cette encore faible appropriation de la mise en œuvre des faisceaux de preuves dans une vue plus systémique.

Nous pourrons revenir dans d’autres chroniques sur des détails de cette approche globale, mais il me semble important de pointer aujourd’hui, un domaine du E-Learning encore mal exploré et qui contient sans doute de belles pistes d’innovations à venir, au service de formation à distance toujours plus efficientes.

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