
Publié le 08/01/2020 - 09h18
par Marc Poncin
CHRONIQUES EMPLOI-FORMATION
Avec la naissance de l’industrie 4.0 en 2010, nous entrons dans l’ère de la personnalisation. Le consommateur veut un produit complètement personnalisé. Un des défis est de connecter le besoin client à l’organe de production et cela ne peut pas se faire sans l’apport des nouvelles technologies.
Le management qui suit doit laisser s’exprimer la créativité et l’innovation dans l’entreprise. Nous avons à la fois plus d’autonomie et plus de collectivisme.
Quant au Web 4.0, avec le développement des objets connectés, il y a apparition du marketing relationnel qui mène à un internaute qui a plus de pouvoir et devient un acteur collaboratif.
Ces évolutions majeures posent bien entendu la question de l’évolution des compétences humaines, mais la formation n’est-elle pas elle-même aussi impactée dans ses pratiques ?
Face à ces trois grands changements, désormais incontournables dans notre quotidien, il convient donc de s’interroger sur l’évolution de la formation et de formaliser au regard de ceux-ci la formation 4.0.
En reprenant les déterminants de chacun de ces axes du 1.0 vers le 4.0, nous pouvons dire que la formation 1.0 était représentée par le cours magistral et des méthodes expositives pendant de longues années.
Puis est apparue la 2.0 avec des cours plus interactifs et l’arrivée des premiers outils pédagogiques en salle, qui ont davantage donné un mix de méthodes expositives et interrogatives.
Ensuite est arrivée plus récemment, la 3.0 que nous pouvons situer vers 2012 avec la vague des MOOCS et une amplification de la formation à distance. Ces avancées ont confirmé une tendance à l’individualisation et à vouloir apprendre comme on veut, quand on veut, où on veut, le fameux « ATAWAD » (any time, anywhere, any device).
Mais chaque étape conduit à s’interroger sur la précédente pour l’améliorer, avec désormais le soutien des différentes évolutions technologiques.
Le 3.0 avait donné une image de la formation plus accessible, mais malheureusement aussi très solitaire. Cette solitude ayant entraîné aussi un questionnement sur l’efficience pédagogique.
Il y avait donc une grande révolution technique entre les cours par correspondance et le E-Learning, mais pas d’évolution sur le taux de complétude, donc son efficacité.
Il est donc tant de constater que selon la finalité de la formation, celle-ci ne peut pas se dérouler comme on veut, quand on veut, où on veut. C’est donc la question de l’accompagnement, de la guidance qui apparaît comme essentielle dans l’évolution de la formation. Même si le tutorat est déjà souvent évoqué, sa mise en forme reste parfois une grande interrogation pour les apprenants.
C’est pourquoi face à cela, la formation 4.0 a notamment pour principales caractéristiques, comme ses homologues industrie, web et management, de replacer l’humain au cœur des process. Il s’agit de Ré-humaniser l’apprentissage, par plus d’accompagnement, mais aussi par une combinaison plus forte d’individuel, de collectif et de collaboratif.
Bien sûr, la formation 4.0 devient forcément à distance, voire multi modalités (présentiel, distanciel et situation de travail).
En plus de cela, la diversification des mises en forme et des méthodes pédagogiques est aussi de plus en plus prégnante et nécessaire dans un contexte de qualité.
Enfin, elle doit prendre en compte les particularités de chaque apprenant, comme son expérience ou sa disponibilité et ne pas oublier les nouvelles exigences d’efficacité.
Bien que tous ces éléments puissent sembler complexes à combiner, la formation 4.0 permet surtout de réaliser un vieux rêve pédagogique qui est de créer enfin une vraie formation différenciée.
À dans quinze jours …