
Publié le 21/09/2020
par Marc Poncin
CHRONIQUES EMPLOI-FORMATION | CHRONIQUES EMPLOI-FORMATION
Tout d’abord, revenons à la chronologie du confinement qui a imposé le distanciel à chacun d’entre nous, ceux qui y travaillaient depuis longtemps, ceux qui en rêvaient, ceux qui n’en voulaient surtout pas et ceux qui n’y connaissait rien.
Mon premier étonnement, en tant que « plutôt spécialiste » de la question, a été de se rendre compte que cet enseignement à distance était en fait, à l’échelle de l’ensemble de la population, plutôt un débat entre spécialistes (5% max).
Lorsque nous débattons entre experts, nous avons toujours l’impression que certaines idées ou techniques sont évidentes. Mais si nous échangeons dans un cercle plus large, celui des acteurs de la formations, nous voyons déjà une grande disparité d’avancements.
Bien entendu, si cette question gagne toute la population, nous voyons qu’une simple réunion visio est déjà une découverte pour un grand nombre.
Bien entendu, ce confinement a fait découvrir les intérêts du distanciel à de nombreuses personnes et renforcé les convictions de ceux qui avait déjà entrepris des travaux en ce sens.
Mais il faut se rappeler l’enthousiasme, les hourras, des premières heures qui faisait dire à de nombreux acteurs de la technologie de l’enseignement que tout le monde était désormais acquis à la cause du E-learning.
Aujourd’hui, nous pouvons avec le recul, en félicitant tous les efforts de continuité pédagogiques mis en place, dire que ce qui s’est pratiqué n’était pas du vrai E-Learning, tel que nous pouvons le produire aujourd’hui.
Ceci était évident depuis le début ! Quand nous savons le temps que demande le déploiement d’une formation à distance, depuis une construction pédagogique forte et indispensable, en passant par la production des ressources, puis la mise en production avec des formateurs acquis et formés aux nouvelles postures.
Ceci veut surtout dire que les nombreuses heures de visio réalisées en lieu et place de cours en présentiel, n’ont été qu’un E-Learning de circonstance qui a permis de prendre conscience de l’importance du travail à réaliser en amont. Sur un autre plan, l’envoi de simples ressources à distance a révélé la nécessité d’un accompagnement, d’un tutorat fort.
C’est-à-dire, toutes ces choses auparavant évidentes pour une poignée d’experts.
Il ne faut pas négliger le fait que cette expérience d’un E-learning de circonstance a aussi donné des arguments aux détracteurs qui ne se cachent pas pour dire que la qualité n’y est pas : « je vous l’avais bien dit, vous voyez bien… », en demandant un retour rapide au présentiel.
Même de vielles questions des début du distanciel ressurgissent comme, la peur que nous allons nous passer du prof ? Ce qui est au sens d’une approche qualité, un contre sens.
Bien évidemment, je ne veux pas dire que la prise de conscience de l’intérêt du E-learning n’a pas progressée, mais il reste me semble-t-il, encore autant de travail de conviction et de démonstration à faire. Tout n’est pas acquis de manière aussi magique.
D’autant plus, que l’engouement laisse parfois supposer que l’achat d’outil est la clé du développement : « j’achète une plate-forme et des ressources et j’ai ma formation à distance ».
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