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Alors, le E-learning en 2021 ? (Episode 2)

NON le E-learning n’est pas nécessairement solitaire !

Publié le 24/02/2021
par Marc Poncin

CHRONIQUES EMPLOI-FORMATION | CHRONIQUES EMPLOI-FORMATION

chronique emploi

Les confinements successifs ont accéléré l’avancée de ceux qui s’intéressaient au distanciel, mais nous voyons aussi de plus en plus de remontées « D’Anti-formation à distance »

En effet tout le monde a dû s’y mettre et bon nombre d’enseignants ont surtout fait du E-Présentiel. Ces simples envois de documents par mail ou des séances prolongées de cours en visio donnent une image peu engageante de l’E-learning.

Nous voyons combien d’étudiants et surtout de formateurs, aspirent à revenir au présentiel. Bien sûr, une part de cette attente est très compréhensible surtout face au manque criant de relations sociales externes pour les jeunes.

C’est surtout cette carence de social qui, au-delà du manque de temps et de moyens pour permettre aux formateurs de travailler de vrais cours à distance, amplifie et donne cette mauvaise image.

En effet, le distanciel a toujours eu cette image d’isolement de l’apprenant, mais ce n’est plus le cas avec les méthodes pédagogiques et les technologies actuelles, même si elles ont encore beaucoup à démontrer.

Aujourd’hui, l’apprenant n’est plus seul face à des ressources sur son ordinateur, mais le dépannage rapide de continuité pédagogique n’a pas permis de faire beaucoup mieux.

La révolution actuelle qui va et doit se faire dans le E-learning n’est plus tant dans la technologie, mais avant tout dans la construction pédagogique d’une formation pour la réhumaniser.

  • Varier les méthodes et les mises en forme pédagogiques dans les temps asynchrones pour engager davantage l’apprenant.
  • Mixer du synchrone avec l’asynchrone, pour donner du temps de régulation avec le formateur, des temps de tutorat forts.
  • Un autre point pour rompre cette solitude est de combiner des temps de travail individuels, collaboratifs et collectifs.

Ce sont là certaines des conditions indispensables à une formation digitale motivante, engageante et donc plus efficiente.

Bien entendu, quand un étudiant suit aujourd’hui un cours à distance, même sous cette forme, il garde malgré tout un léger sentiment d’isolement dû au fait qu’il soit seul dans sa chambre ou son bureau. Mais en temps normal, lorsqu’il a fini d’apprendre, il peut sortir retrouver ses amis et avoir une vie sociale bien légitime pour son âge.

C’est, en fait, surtout cela qui crée actuellement cette désapprobation du distanciel, cette double solitude ressentie pendant et imposée après par la crise sanitaire.

Il est donc plus urgent que jamais d’exposer le travail pédagogique que demande et représente de vraies formations digitales.

Bien entendu, je ne veux pas non plus soutenir que tout doit être ou peut être à distance.

Le E-learning a ses limites, notamment pour réaliser certains travaux pratiques (TP). Dans le cadre de formations en entreprise, il peut aussi être mixé avec l’AFEST (Action de Formation en Situation de Travail) pour passer à la pratique.

Cette combinaison présentiel, distanciel ou AFEST est une autre richesse des conceptions pédagogiques possibles aujourd’hui.

Cependant, même si bien des situations d’apprentissages présentielles peuvent être désormais traduites en distanciel, elles ne doivent être appréciées qu’à travers une réflexion et une progression pédagogique rigoureuse.

Face à aux détracteurs encore nombreux, c’est à ce prix que nous ferons progresser le E-learning et lui donneront le vrai visage réhumanisé, d’un enseignement qui place l’apprenant au premier plan.